La manière dont chaque personne gère les problèmes relationnels peut varier en fonction de sa personnalité, de ses expériences passées et de sa propre approche des conflits. Certaines personnes peuvent être plus enclines à éviter les confrontations et espérer que les problèmes se dissipent avec le temps. D’autres préfèrent aborder les problèmes dès qu’ils surviennent, refusant de les laisser s’accumuler.
Nos histoires personnelles peuvent avoir un impact significatif sur notre comportement dans nos relations actuelles. Les traumatismes que nous avons vécus peuvent se manifester silencieusement et contaminer notre vie d’une manière complexe que nous ne pouvons pas démêler seuls.
Faire durer un mariage nécessite un investissement et des efforts constants. Même si deux personnes semblent être parfaites l’une pour l’autre, des problèmes peuvent surgir et des compromis doivent être trouvés pour maintenir l’harmonie.
Après tout, la vie évolue constamment, souvent de manière imprévisible et hors de notre contrôle. Avoir besoin d’effectuer des ajustements en cours de route ne signifie pas nécessairement que la relation est mauvaise ou mal gérée !
Cela dit, certaines qualités peuvent favoriser des taux de réussite à long terme plus élevés pour certains couples dès le départ.
Une personnalité sort du lot
En fait, une étude a prouvé qu’il existe un type de personnalité en particulier qui est plus susceptible de se retrouver dans des mariages plus heureux, car ils ont tendance à avoir moins de problèmes conjugaux au départ et au fil du temps.
Une de ces études a examiné 112 couples en évaluant leur niveau de timidité individuelle ainsi que leur degré de bonheur dans leur mariage. Certains couples ont même été suivis pendant six mois pour étudier d’éventuelles corrélations.
Ils sont plus extravertis
Il est intéressant de constater que les personnes ayant déclaré des niveaux de timidité plus faibles ont également signalé des mariages plus heureux par rapport à celles ayant des niveaux élevés de timidité. Bien que la raison exacte n’ait pas été déterminée dans cette étude spécifique, il est possible que plusieurs facteurs sociaux soient en jeu.
Les personnes considérées comme « moins timides » peuvent être perçues comme étant plus extraverties, ou du moins plus proches de l’extraversion que les personnes plus timides.
Les extravertis ont tendance à être plus confiants pour exprimer leurs opinions, soulever des problèmes et gérer les conflits potentiels au sein de leur relation. Leur facilité à communiquer et à exprimer leurs besoins peut contribuer à une meilleure résolution des problèmes et à une satisfaction conjugale plus élevée.
Ils font face aux problèmes
Ainsi, lorsque les personnes sont ouvertes à la communication, elles ont tendance à avoir moins de problèmes à long terme et à être plus satisfaites de leurs relations. Cela est dû à leur capacité à aborder les problèmes dès qu’ils surviennent, ce qui permet de les résoudre rapidement et efficacement.
En revanche, les couples comportant deux personnes timides peuvent rencontrer davantage de difficultés dans leur mariage.
Les personnes timides ont souvent du mal à exprimer leurs besoins et leurs préoccupations, ce qui peut entraîner une accumulation de ressentiments et de frustrations. Cela peut donner lieu à des problèmes tels que la jalousie, les conflits liés à l’argent, la gestion des tâches ménagères et la confiance mutuelle.
Anxiété relationnelle
Les chercheurs ont constaté que les personnes timides ont non seulement du mal à aborder les véritables problèmes, mais elles anticipent également des conflits imaginaires et entrent dans des cycles de pensées anxieuses. Cette tendance à inventer des problèmes fictifs peut entraîner une détérioration de la relation.
Ces conclusions ne sont pas uniques à une seule étude. Une seconde étude menée quelques années après la première, portant sur plus de 14 000 couples, a également rapporté des résultats similaires. Cela renforce l’idée que les couples composés de deux personnes timides peuvent éprouver des difficultés spécifiques liées à la gestion des conflits et à l’anxiété relationnelle.
Dans cette étude, les chercheurs ont demandé aux couples d’évaluer leur propre niveau de timidité, ainsi que celui de leur partenaire. Ils ont également posé des questions sur leur niveau global de satisfaction relationnelle et d’estime de soi.
Les résultats ont révélé que la perception de la timidité d’un partenaire était un prédicteur de l’estime de soi et de la satisfaction relationnelle faibles chez ce partenaire. Par exemple, si un mari indiquait que sa femme était timide, il était très probable que la femme déclare à la fois une faible estime de soi et une faible satisfaction dans la relation.
Autres possibilités
Ces résultats confirment l’idée que la timidité peut être préjudiciable non seulement au bonheur et à l’estime de soi individuels, mais aussi aux relations, en les mettant sur une trajectoire négative dès le départ.
Les auteurs de l’étude ont proposé leurs propres théories pour expliquer cette situation, en se concentrant sur la timidité d’un seul partenaire du couple. Dans ce type de couple, il existe un manque évident d’expériences partagées, car la personne timide est moins encline à vouloir poursuivre les mêmes activités que son partenaire extraverti. De plus, la personne timide peut ne pas se sentir en sécurité quant à la capacité de son partenaire extraverti à interagir avec les autres, à se faire des amis ou à s’épanouir socialement. Cela peut entraîner un sentiment de délaissement et une perception négative de la relation.
La dynamique entre une personne timide et une personne extravertie peut être complexe. Les différences d’attentes et de préférences sociales peuvent créer des déséquilibres qui affectent la satisfaction et la stabilité de la relation. La personne timide peut se sentir mise à l’écart ou jugée, tandis que la personne extravertie peut se sentir frustrée par le manque de participation de son partenaire.
Il est important de reconnaître ces différences et d’encourager une communication ouverte et empathique au sein du couple. Trouver des compromis et chercher des activités qui conviennent aux deux partenaires peut contribuer à renforcer la relation et à atténuer les effets négatifs de la timidité.
Évidemment, les études mentionnées ne signifient pas que les personnes timides sont sans valeur ou qu’elles n’ont pas de qualités positives ! Elles soulignent simplement les défis spécifiques auxquels les personnes timides peuvent être confrontées dans leurs relations.
Les personnes timides possèdent en effet de nombreuses qualités précieuses. Leur nature réfléchie et leur tendance à être des penseurs créatifs peuvent apporter une perspective unique aux relations. Leur intelligence émotionnelle élevée leur permet de comprendre les émotions des autres et d’être de merveilleux auditeurs et soutiens empathiques.
Les experts sont d’accord
L’auteur de la première étude pense qu’il y a beaucoup de potentiel pour les personnes timides dans les relations, écrivant: «Il y a de l’espoir même si la timidité elle-même peut être résistante au changement. On peut apprendre aux gens à être plus efficaces dans la façon de résoudre les problèmes conjugaux spécifiques auxquels ils sont confrontés. En conséquence, toute difficulté conjugale provoquée par la personnalité peut être prévenue par une formation explicite sur la gestion des problèmes conjugaux.
L’auteur de la deuxième étude souligne également l’importance de poursuivre les recherches dans ce domaine pour mieux comprendre ces dynamiques relationnelles. « En agissant ainsi, on espère que l’attention sera portée sur la nécessité d’aider les personnes timides et leurs partenaires afin de favoriser des relations positives. »