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Pourquoi vos réussites ne vous rendent pas heureux

Voici les beaux jours commencent à arriver… Dès les premiers jours de lumière, déjà la menace du déclin s’insinue dans l’air, comme si le temps nous échappait avant même de réellement commencer. Cette saison, censée être celle du relâchement, de la joie et des possibles, me laisse toujours avec un goût d’inachevé. Une attente non comblée. Un frisson d’immensité qui ne s’incarne jamais. Quelque chose de grand semble vouloir advenir, mais reste figé en périphérie, invisible, silencieux, presque cruel.

Je ne ressens pas cela avec l’automne ou l’hiver. Eux, au moins, ne promettent rien. Ils ne déçoivent pas. Ils sont bruts, francs, parfois durs, mais honnêtes. Le printemps et l’été sont un peu trompeurs. Peut-être parce qu’ils ressemblent à ce que la réussite devrait être: lumineuse, joyeuse, pleine. Et pourtant, souvent, elle ne l’est pas.

Quand le succès devient une norme

Il est difficile de célébrer ses propres victoires lorsque celles-ci semblent… normales. Prévisibles. Attendues. Ce que vous acclameriez chez un ami – une promotion, un diplôme, une reconnaissance publique – devient chez vous un simple « passage obligé ». Rien d’extraordinaire. Juste le minimum acceptable. Et pire encore, parfois, même la victoire semble fade.

C’est ce paradoxe qu’exprime parfaitement l’idée suivante : « Si vous êtes bon dans les choses et que vous avez des normes élevées, vous supposez que vous devriez toujours bien faire. » Ainsi, la réussite n’est pas vécue comme un sommet atteint, mais comme la base même de votre existence. Tout en dessous devient un échec. Et la réussite elle-même? À peine suffisante.

Le vide après l’effort

Pourquoi ce sentiment de vide, alors même que tout semble aller bien? Pourquoi ce besoin insatiable de « plus », de « mieux », de « différent »? Le psychiatre Lance Dodes nomme ce phénomène les « mécontents »: des personnes pour qui l’accomplissement ne nourrit pas, ne console pas, ne comble rien.

Il explique que ce mal naît souvent dans l’enfance, lorsque l’amour et la reconnaissance sont conditionnés à la performance. On apprend que ce que l’on fait détermine qui l’on est. Et très tôt, on intègre que qui l’on est ne suffit pas.

Ce genre de message, même transmis inconsciemment, creuse un manque silencieux. On ne vit plus pour ressentir, pour vibrer, mais pour « réussir ». Chaque projet devient une tentative de combler ce vide. Et même en atteignant l’objectif, la satisfaction est de courte durée, comme une bulle éclatée dès qu’on la touche.

Briser le cycle: apprendre à reconnaître sa valeur

Pour sortir de ce piège, il faut d’abord le reconnaître. Accepter que l’on s’impose peut-être une pression irréaliste. Que l’on est devenu le Sisyphe de ses propres attentes, repoussant sans cesse les limites de ce qui serait enfin « assez ».

Jill Lynch Cruz, entraîneur certifié parle dans un des ses écrits du « piège de l’accomplissement ». Ce besoin d’en faire toujours plus, sans jamais s’arrêter, jusqu’à s’épuiser. Et si on se demandait: pourquoi suis-je en train de faire cela Qu’est-ce que j’attends au fond? Une validation? Une paix intérieure Une forme d’amour?

Elle suggère alors une bascule: de ne plus courir uniquement vers le résultat, mais s’ancrer dans le voyage. Comprendre que chaque étape, chaque effort, chaque échec aussi, fait partie de ce que nous sommes. Et qu’il est sain – nécessaire, même – de s’arrêter, de regarder en arrière, et de se féliciter.

Le droit de célébrer

Célébrer ce que l’on a accompli ne veut pas dire s’arrêter subitement là. Cela veut simplement dire: reconnaître la beauté du chemin parcouru. Se traiter avec douceur. Se dire « j’ai fais de mon mieux ». Se souvenir que notre valeur ne réside pas uniquement dans ce que l’on produit, mais dans qui l’on est, dans notre capacité à aimer, à créer, à exister pleinement, même sans trophée.

Peut-être qu’alors, le printemps ou l’été cessera d’être cette promesse déçue. Peut-être qu’il pourra redevenir un moment de présence, d’ouverture, d’accueil. Même si rien d’extraordinaire ne se produit.

Parce que parfois, le simple fait d’exister, d’avoir essayé, d’avoir aimé, d’avoir persisté, c’est déjà assez.

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Publié par Jean-Charles Réno

À propos de l’auteur: j'aime la nature et l'écologie mais je m'intéresse aussi à la psychologie et la spiritualité, je pense que tout est lié. Je suis arrivé dans l’équipe d’ESM en 2016 après avoir étudié en Angleterre et passé plusieurs années en Australie . Depuis toujours, je suis soucieux de la nature et de mon impact sur l’environnement. Ainsi, par le biais d’informations, j’essaie de contribuer à l’amélioration de l’environnement et de jouer un rôle dans l’éveil des consciences afin de rendre le monde un peu meilleur chaque jour.

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