Pourquoi une personne tue ? Pourquoi une personne pardonne? Pourquoi une personne mange ?

Pourquoi dormons-nous ? Pourquoi mangeons-nous ? Pourquoi tremblons-nous de froid ? Pourquoi raclons-nous le flanc de la voiture au portail ? Pourquoi oublions-nous de verrouiller la porte ? Pourquoi maudissons-nous l’arbitre ?

Pourquoi votons-nous pour le Sénat ? Pourquoi défendons-nous une idée ? Pourquoi s’embrasse-t-on ? Pourquoi avons-nous abandonné ? Pourquoi persévérons-nous ?

Vraisemblablement, ce n’est pas une seule et même cause qui nous amène à tout cela.

Le philosophe Aristote (384-322 av. J.-C.) propose des considérations utiles sur ce qui nous fait agir. Il est bien de connaître ses réflexions sur les «sept causes des actions humaines». Il dit:

Toutes les actions de l’homme dérivent de causes extérieures ou de causes qui lui sont propres.

Parmi celles qui viennent de causes extérieures à l’homme, les unes sont l’effet du hasard, les autres de la nécessité ; à leur tour, les actions qui sont faites par nécessité proviennent de la coercition ou de la nature.

Par conséquent, toutes les actions des hommes de causes extérieures dépendent, les unes du hasard, les autres de la nature, les autres de la coercition. Les actions qui dérivent de la coercition se produisent contrairement au désir ou à la raison de l’homme, même si elles se produisent à travers lui.

Toutes les actions nées de causes qui nous sont propres, c’est-à-dire dont nous sommes les auteurs directs, sont dues en partie à une habitude et en partie à une tendance qui peut être préméditée ou irréfléchie.

La volonté est une tendance au bien, car chacun veut ce qu’il considère comme bien ; quant aux tendances irréfléchies, ce sont la colère et le désir.