Jean-Charles Réno
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les gens n’apprécient souvent que ce qu’ils ont une fois qu’ils le perdent.
Mais pourquoi la grande majorité des gens n’apprécient-ils ce qu’ils ont que lorsqu’ils le perdent ?
C’est une expression qu’on entend fréquemment, n’est-ce pas ?
Pourquoi semble-t-il que la plupart d’entre nous ne valorisent ce qu’ils possèdent qu’au moment où ils le perdent ? Peut-être est-ce dû à une particularité, peut-être malheureuse ou peut-être bénéfique, de la nature humaine. Nous vivons en perpétuelle comparaison. Tout ce que nous faisons, possédons ou désirons dans la vie est constamment mesuré en fonction de ce que nous avions dans le passé. De ce que nous aspirons à avoir, ou de ce que d’autres détiennent. Cela nous mène à cette autre maxime bien connue : « L’herbe semble toujours plus verte ailleurs ».
Je crois que ce comportement ne vient pas sans raison, car en fin de compte. Nous aspirons toujours à ce qui est bon et meilleur pour nous-mêmes.
Et ce lien entre la valorisation après la perte et la comparaison ? Eh bien, il est étroitement lié à tout cela !
Je suis fatigué de voir ces situations où un ami se sépare de son partenaire, traverse une période de chagrin et de rétablissement. Puis, lorsqu’il se relève, radieux et libre, son ex refait surface, réalisant soudainement à quel point cette personne lui manque dans sa vie. Il compare sa vie actuelle à celle qu’il avait avec son ex-partenaire et réalise qu’il ressent un vide en son absence.
Combien de fois cette histoire m’a-t-elle été contée ? Combien de fois l’ai-je lue, se déroulant dans la vie de divers individus ? Trop souvent, à n’en pas douter. Car, hélas, il semble que nous ne parvenions à vraiment valoriser les choses qu’au moment où nous les perdons.
5 raisons qui expliquent pourquoi les gens n’apprécient ce qu’ils ont que lorsqu’ils le perdent !
1.Pris pour acquise
Lorsque quelque chose est constamment présent dans notre vie, que ce soit une relation, un emploi, ou même des biens matériels, nous avons tendance à le considérer comme acquis. Nous ne réalisons pas toujours la valeur de cet élément tant qu’il est toujours là.
Par exemple, une personne peut ne pas apprécier pleinement le soutien d’un ami proche jusqu’à ce qu’elle se retrouve seule. Et se rende compte de la force et du réconfort que cette amitié lui apportait.
2. L’habitude
Lorsque nous sommes habitués à quelque chose, nous cessons souvent d’y prêter attention ou d’en reconnaître la valeur. Par exemple, une personne peut sous-estimer la chance d’avoir un emploi stable. Tant qu’elle n’a pas été confrontée à la difficulté de la recherche d’emploi après l’avoir perdu.
3. L’absence de perspective
Parfois, il faut que quelque chose disparaisse pour que nous puissions véritablement apprécier sa valeur. C’est souvent le cas lorsque nous sommes submergés par la routine et ne voyons pas la différence entre notre vie avec cet élément et notre vie sans lui.
Par exemple, une personne ne réalisera peut-être pas à quel point sa santé est précieuse tant qu’elle n’a pas été confrontée à une maladie grave ou à une blessure.
4. L’expérience émotionnelle
La perte provoque souvent une réaction émotionnelle intense, comme la tristesse, la colère ou le chagrin. Ces émotions peuvent amplifier notre prise de conscience de la valeur de ce que nous avons perdu. Par exemple, une personne peut ne pas avoir pleinement apprécié la compagnie de son animal de compagnie jusqu’à ce qu’il décède. Entraînant un profond sentiment de perte et de regret.
5. Le regret et réflexion
Après avoir perdu quelque chose, nous avons souvent tendance à réfléchir à notre comportement passé. Et à ressentir du regret pour ne pas avoir apprécié pleinement ce que nous avions.
Ce regret peut conduire à une plus grande appréciation de ce que nous avions avant sa disparition. Par exemple, une personne peut regretter de ne pas avoir passé plus de temps avec un être cher décédé. Ce qui renforce son appréciation pour les moments précieux passés ensemble.
Malheureusement, trop souvent, les gens se laissent progressivement submerger par la routine de la vie quotidienne.
Perdant ainsi de vue l’importance des choses qui les entourent. Que ce soit un conjoint, un parent, un animal de compagnie ou tout autre être cher. Leur présence devient presque banale à force d’être constante. En tant qu’êtres humains, nous avons tendance à nous habituer rapidement aux situations de la vie quotidienne, même les plus défavorables.
Par conséquent, nous risquons de ne plus apprécier pleinement les personnes qui restent à nos côtés, celles qui nous soutiennent. Et nous accompagnent dans les aspects les plus simples de la vie quotidienne, comme regarder la télévision, partager un repas ou sortir ensemble.
Nous devrions accorder davantage de valeur aux éléments qui enrichissent nos vies, en particulier aux personnes qui nous accompagnent.
Les possessions matérielles peuvent être remplacées, récupérées ou acquises de nouveau, que ce soit par l’achat, le prêt ou autre moyen. Mais les personnes et les animaux ne sont pas interchangeables.
Lorsqu’un être cher s’en va, il ne revient souvent pas, nous laissant avec un immense vide et des souvenirs précieux. Même les désaccords et les disputes, qui ont pu survenir, semblent s’estomper, car ce sont les moments de bonheur qui demeurent les plus saillants. Surtout lorsque nous ne pouvons plus partager ces instants avec eux.
C’est pourquoi je conseille de comparer, mais sans oublier de reconnaître les joies quotidiennes que nous avons dans nos vies. Oui, la comparaison peut être instructive. Car elle nous permet parfois de réaliser que ce que nous possédons est bien plus précieux que ce que d’autres pourraient avoir ou ce que nous-mêmes avions auparavant.
