« Mon cœur est une ombre, une lumière et un guide. Fermé ou ouvert… c’est moi qui décide.
« Comment va ton coeur? » J’ai récemment posé cette question à un proche traversant une période éprouvante de surmenage et de tumulte romantique, il était dans une période d’épuisement professionnel tout en essayant de faire un travail colossal sur l’amour.
Sa réponse, belle et déchirante, est venue rapidement, sans réserve, comme la façon dont les mots quittent les lèvres des enfants simples, sincères et poétiques, avant que l’âge adulte n’ait appris à les compliquer hors de la poésie et de la sincérité avec des considérations de raison et de conscience de soi :
« Mon cœur est trop occupé pour être un cœur », a-t-il répondu.
Comment le cœur humain – cette organe ancien, dont les rugissements et les ronronnements ont inspiré des sonnets, des ballades et des guerres, a défié une myriade d’étiquettes trop petites pour retenir ses pulsations, et a mis des amants et des empires à son autel – se libère de la conscience de soi et apprend à être un coeur ?
C’est ce qu’explore l’artiste et auteure Corinna Luyken dans le lyrique et charmant Mon coeur – une introduction à l’intelligence émotionnelle sous la forme d’un poème d’une tendresse touchante sur les capacités en mosaïque du cœur, sur l’amour comme une pratique plutôt qu’un état, sur la façon dont il peut nous frustrer, nous éclairer, nous effrayer et finalement nous faire grandir.
Mon cœur est une fenêtre,
C’est un long toboggan.
Il peut être fermé
ou bien ouvert en grand.Certains jours, c’est une flaque d’eau.
Certains jours, c’est une tache.
Certains jours, le temps est nuageux
et lourd avec de la pluie.
Certains jours, il est minuscule,
mais minuscule peut grandir…
et grandir…
et grandir.
Il y a des jours c’est une barrière
entre moi et le monde, d’autres
jours c’est un murmure
qui peut à peine être entendu.
Quelques fois il se brise,
mais tout se répare,
et un cœur verrouillé
peut se rouvrir plus tard.
Mon cœur est une ombre,
une lumière et un guide.
Fermé ou ouvert…
c’est moi qui décide.
À travers les splendides vers, une richesse de teintes émotionnelles se déploie. Il en ressort un de ces rares et miraculeux livres « pour enfants », dans la tradition du Petit Prince , enseignant aux enfants certains aspects élémentaires de l’être humain tout en invitant les adultes à désapprendre ce que nous avons appris afin de redécouvrir et de réinvestir le plus pur, la plus simple des vérités innocentes de notre humanité.