Jean-Charles Réno
La recherche suggère que la spiritualité peut contribuer au bien-être et à la longévité d’une personne. Selon le psychologue David DeSteno, professeur à la Northeastern University : « Les données montrent que l’engagement dans des pratiques spirituelles conduit les gens à vivre plus longtemps et plus heureux ».
Le professeur DeSteno est spécialisé dans l’étude scientifique des pratiques religieuses et de leur impact sur notre bien-être. Il cherche à comprendre comment ces pratiques peuvent bénéficier à notre bien-être et à notre longévité. Il adopte une définition large de la spiritualité, ce qui signifie que l’on n’a pas nécessairement besoin d’assister à des services religieux spécifiques pour profiter des avantages sur la durée de vie.
En fait, certaines habitudes que vous adoptez tous les jours peuvent vous aider à renforcer les « muscles de l’âme ». Découvrez les meilleurs conseils du professeur DeSeno :
1. Faites de l’exercice en groupe
« Les gens disent souvent que le corps est un temple. Cela signifie généralement que vous devez prendre soin de votre corps – vous devez le traiter avec respect, vous devez faire de l’exercice… », explique le professeur DeSteno. « Mais le corps est aussi un véhicule de spiritualité et peut aussi être un temple de cette manière. »
L’exercice permet de se connecter avec son propre corps, de libérer l’esprit et de favoriser le sentiment de communauté. En effet, lorsqu’on s’engage dans une activité physique, cela libère des endorphines, responsables de la sensation d’euphorie chez les coureurs, mais aussi des endocannabinoïdes. Ces endocannabinoïdes favorisent les liens sociaux entre les individus.
Les recherches menées par la professeure Emma Cohen, de l’université d’Oxford, montrent également que l’exercice en groupe renforce les liens sociaux. Lorsque les personnes se sentent plus connectées les unes aux autres, elles peuvent même ressentir une extase spirituelle lorsque le niveau d’engagement est optimal.
2. Ajoutez de petites doses de gratitude
Pratiquer la gratitude est un moyen simple et efficace de cultiver sa spiritualité, et un journal de gratitude peut être un excellent outil à cet effet. Cependant, selon le professeur DeSteno, la plupart des gens tiennent leur journal de gratitude à la fin de la journée, ce qui signifie qu’ils se sentent reconnaissants pendant seulement 20 minutes avant d’aller se coucher.
Si vous souhaitez que la gratitude influence vos activités et interactions quotidiennes, il est préférable de l’intégrer plus tôt dans votre routine. DeSteno fait référence à une pratique du judaïsme appelée « Nisim B’chol Yom » (les miracles du quotidien), où les gens expriment fréquemment leur gratitude tout au long de la journée.
Il s’agit de donner de brèves bénédictions pour diverses choses, telles qu’un magnifique coucher de soleil, votre santé, une belle œuvre d’art ou une bonne nuit de sommeil. Cette approche permet d’ajouter de petites doses de gratitude tout au long de la journée.
Le professeur DeSteno mène actuellement une étude qui sera probablement publiée plus tard cette année, afin de déterminer si cette approche de « microdosage » de gratitude est plus efficace que la pratique de la gratitude juste avant de se coucher. Pour l’instant, il recommande de se concentrer sur la gratitude tout au long de la journée, car c’est à ce moment-là que ces émotions peuvent vraiment vous influencer.
3. Méditez
La méditation est associée à de nombreux avantages physiques. Elle peut réduire le niveau de cortisol et augmenter le niveau de dopamine, ce qui permet d’améliorer le bien-être mental et la mémoire. Les pratiquants de la méditation présentent également des niveaux plus élevés de mélatonine, favorisant un sommeil de qualité.
Cependant, selon le professeur DeSteno, la méditation n’a pas été créée uniquement dans le but d’obtenir ces bienfaits pour le bien-être. Son objectif initial était de réduire la souffrance dans le monde, tant pour soi que pour les autres.
De plus, les personnes qui méditent ont tendance à manifester une réponse plus compatissante face à la souffrance.
Le professeur DeSteno a mené une étude dans laquelle un groupe de personnes a pratiqué la méditation quotidiennement pendant huit semaines. Ensuite, il a invité ces participants à revenir au laboratoire et a engagé un acteur pour entrer dans la salle d’attente en boitant avec une pile d’objets. Les résultats ont montré que les personnes qui avaient médité pendant huit semaines étaient plus enclines à se lever et à aider cette personne pour soulager sa douleur.
