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Les personnes les plus critiques pensent qu’elles ne le sont pas du tout, selon la science

Les personnes les plus critiques

Tout le monde a la capacité de mentir, que ce soit à petite échelle pour protéger les sentiments de quelqu’un ou à une échelle plus importante en créant une fausse identité. Que se passe-t-il lorsque ces mensonges deviennent si profonds que les personnes finissent par croire les mensonges qu’elles racontent sur elles-mêmes ? Une équipe de recherche a décidé d’examiner comment les individus perçoivent leur propre moralité par rapport à leur comportement réel, et les résultats sont très révélateurs.

À quoi faire confiance ?

Nous avons tendance à faire confiance aux gens assez facilement. Nous voulons croire ce qu’ils disent d’eux-mêmes pour pouvoir les juger dignes de confiance au fil du temps. Après tout, les individus se connaissent généralement bien, alors pourquoi mentiraient-ils sur leur propre caractère ? Et même si la vérité finit par éclater, pourquoi risqueraient-ils de se compromettre ?

Cependant, des études récentes révèlent que de tels mensonges sont beaucoup plus fréquents qu’on ne le pense. En réalité, les gens ont souvent tendance à se présenter comme moralement supérieurs à ceux qui les entourent, sans pour autant adopter les comportements nécessaires pour avoir réellement une bonne moralité.

Toi oui, mais moi non.

Une étude publiée dans le British Journal of Psychology a examiné la relation entre les personnes qui se décrivent comme moralement bonnes et leur véritable moralité, révélant souvent des contradictions. En effet, l’étude met en lumière un phénomène appelé « hypocrisie morale ».

Cette hypocrisie se manifeste par une tendance à juger sévèrement les actions des autres tout en faisant preuve de grande indulgence envers soi-même lorsqu’on accomplit exactement la même chose, tout en se prétendant doté d’un fort caractère moral.

On pourrait s’attendre à ce que ce discours moral conduise à une conformité aux mêmes normes que celles qu’on impose aux autres, mais ce n’est généralement pas le cas.

À qui la faute ?

L’étude a impliqué 198 étudiants qui ont évalué quatre scénarios différents mettant en scène une faute morale, dont l’un concernait le partage d’informations confidentielles sur un projet avec un ami.

Certains participants ont été invités à se mettre à la place de la personne ayant partagé ces secrets, tandis que d’autres ont dû imaginer qu’il s’agissait d’un collègue. Ils ont ensuite attribué un niveau de responsabilité morale à eux-mêmes ou à leur collègue, selon le scénario présenté.

Contexte du personnage

Pour analyser la perception des participants de leur propre moralité, l’équipe de recherche a utilisé une échelle mesurant la « sensibilité à la justice ». Les participants ont évalué, par exemple, leur degré de contrariété si une personne méritant une récompense ne la recevait pas. Ils ont également rempli un questionnaire sur leur motivation à préserver leur réputation.

Les participants ont ainsi été évalués selon trois critères : la culpabilité associée à une action moralement répréhensible, leur sensibilité à la justice et leur préoccupation pour leur réputation.

Les résultats

Les résultats ont révélé que les participants qui n’étaient pas préoccupés par leur réputation mais très sensibles à la justice se jugeaient beaucoup plus sévèrement pour avoir partagé un secret confidentiel (ou pour tout autre acte répréhensible) que leurs collègues.

De plus, ceux qui se souciaient de leur réputation tout en étant très sensibles à la justice avaient tendance à juger leurs collègues beaucoup plus durement qu’eux-mêmes. Ces individus manifestaient une forme d’hypocrisie : malgré leur prétendue préoccupation pour les injustices morales et pour la répartition équitable des récompenses et des punitions, ils étaient beaucoup plus indulgents envers eux-mêmes lorsqu’ils commettaient des erreurs.

Se tourner vers la honte

Bien que ces personnes soient rapides à critiquer les autres plus sévèrement qu’elles ne le font envers elles-mêmes, elles ne semblent pas avoir une opinion plus positive des autres par rapport aux autres groupes. En fait, elles perçoivent la critique, la punition et la condamnation comme des moyens plus efficaces pour modifier les comportements que les éloges. Il semble qu’elles préfèrent infliger de la honte plutôt que de féliciter les autres.

Comme le souligne l’équipe dans ses conclusions, « les gens peuvent ainsi facilement utiliser la condamnation comme une stratégie pour démontrer leur propre vertu aux autres ».

Un monde différent

L’équipe de recherche est consciente que les réponses anonymes obtenues à partir de scénarios hypothétiques pourraient différer considérablement des situations réelles, surtout si on les compare à des individus occupant des positions élevées, comme des politiciens ou des hommes d’affaires.

La perception de la moralité par ces groupes, tant en général que dans la manière dont ils la manifestent, serait très différente de celle du citoyen moyen. De plus, leur propre perception de la moralité et son impact sur le monde sont beaucoup plus significatifs, ce qui signifie que les implications de leurs résultats auraient des répercussions beaucoup plus importantes à une échelle plus vaste.

Nos propres vies

Pour nous, qui lisons ces recherches, la préoccupation se porte souvent sur nos propres cercles sociaux. Nous connaissons tous quelqu’un qui se vante d’être une personne exceptionnelle et vertueuse, même si ses actions semblent contredire cette image. Comprendre qu’il existe une tendance scientifique expliquant ce comportement et confirmant que cette personne n’est pas aussi vertueuse qu’elle le prétend peut offrir une certaine justification.

C’est là que réside la fascination pour ces études : elles nous permettent non seulement de mieux comprendre la société dans son ensemble, mais aussi d’appliquer ces connaissances à notre quotidien pour en saisir les nuances.

Quel objectif viser ?

Si vous craignez de vous égarer sans même vous en rendre compte, il existe une règle simple pour rester sur la bonne voie, selon l’équipe de recherche.

« Une règle d’or bien établie en matière de moralité est de traiter les autres comme vous aimeriez être traité. »

C’est tout à fait vrai ! Si vous passez votre temps à vanter votre propre supériorité morale tout en critiquant les autres en secret, ne soyez pas surpris si ce jugement finit par vous rattraper et vous être appliqué de la même manière.

Nous ne passons sur cette planète que pour une période relativement courte. Nous devrions consacrer moins de temps à soigner notre réputation et davantage à rendre la vie agréable pour tous. Image crédit :Image de senivpetro sur Freepik

Publié par Jean-Charles Réno

À propos de l’auteur: j'aime la nature et l'écologie mais je m'intéresse aussi à la psychologie et la spiritualité, je pense que tout est lié. Je suis arrivé dans l’équipe d’ESM en 2016 après avoir étudié en Angleterre et passé plusieurs années en Australie . Depuis toujours, je suis soucieux de la nature et de mon impact sur l’environnement. Ainsi, par le biais d’informations, j’essaie de contribuer à l’amélioration de l’environnement et de jouer un rôle dans l’éveil des consciences afin de rendre le monde un peu meilleur chaque jour.

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