E.E. Cummings: sagesse sur l’art, la vie et le courage d’être soi-même, s’affirmer et ne plus craindre ses sentiments
Pour rester soi-même dans un monde qui s’évertue jour et nuit à vous rendre comme tout le monde, il faut gagner la plus rude bataille qu’un humain puisse livrer, et cette bataille est sans fin…
« Personne ne peut bâtir à votre place le pont qu’il vous faudra vous-même franchir sur le fleuve de la vie, personne hormis vous. Certes, il existe des sentiers et des ponts et des demi-dieux sans nombre qui offriront de vous porter de l’autre côté du fleuve, mais seulement au prix de vous-même: vous vous mettrez en gage et vous vous perdrez.
Il n’existe au monde qu’un seul chemin sur lequel nul autre que toi ne peut passer. Où mène-t-il? Ne te le demande pas. Suis-le. », disait Friedrich Nietzsche dans ‘considérations inactuelles III’.
Et, comme Sonia Lahsaini l’a si bien dit:
« La vie est un chemin qui nous est propre et dont l’expérience nous rapporte l’authenticité d’une existence. »
Chaque génération pense devoir faire face à des pressions du conformisme sans précédent, qu’elle doit lutter comme jamais afin de protéger la connaissance d’où naît notre conscience de soi.
Certains d’entre nous sont convaincus par cela car ils/elles s’imprègnent intensément des tendances actuelles, ignorant les faits réels des dernières années.
Depuis l’époque de Seamus Heaney, notre réalité reflète parfaitement les conditions que nous avons créées pour nous-mêmes: une expérience de conditionnement de type pavlovien dans lequel les opinions les plus faciles et les plus courantes sont généralement les mieux récompensées, et les divergences d’opinion rejetées par la foule.
« Croyez en vous-même! Osez dire ce que vous pensez, quitte à être incompris! » Voici à première vue des conseils… La confiance en soi est l’un des textes les plus commentés et les plus célèbres d’Emerson. Le philosophe expose dedans la recette de la confiance en soi : croire en sa propre pensée.
Ralph Waldo Emerson nous convie sur un chemin difficile et exigeant, mais si gratifiant; celui de la confiance en soi.
Connu comme étant l’un des plus grands poètes du XX siècle et l’un des plus populaires, Edward Estlin Cummings (14 octobre 1894 – 3 septembre 1962) avait aussi conscience de l’individualité de chacun. Fidèle à lui-même, c’était un artiste qui s’honorait, un poète, peintre, essayiste et dramaturge américain.
Sa poésie traite des thèmes sur la nature et l’amour, mais aussi sur les relations entre l’individu et la société.
Quelque temps après le 59 ième anniversaire du poète, un petit journal du Michigan a publié un court article sur lui intitulé « Le conseil d’un poète à des étudiants ». Les propos de l’artiste élaboraient une vaste sagesse sur l’art, la vie et le courage d’être soi-même. Il a par la suite inspiré Buckminster Fuller.
On retrouve notamment ses ouvrages dans ‘ E.E. Cummings: A Miscellany Revised ’ – un ensemble d’épigrammes, de quarante-neuf thèses sur divers sujets, des poèmes, des dogmes, et plusieurs pièces de théâtre inachevées…Une bulle d’intensité qui nous donne envie de nous lancer dans une carrière artistique!
Matthew Burgess, en hommage à E.E. Cummings, encourage ceux qui aspirent à être poètes, au sens large du terme, dans « Enormous Smallness », et à apporter la vérité.
Un poète est quelqu’un qui ressent et qui exprime ses émotions à travers ses mots, ses vers. Quelqu’un qui puise son inspiration dans le monde qui l’entoure.
Cela peut sembler facile. Mais ça ne l’est pas.
Beaucoup expriment pour la plupart du temps ce qu’ils pensent plutôt que ce qu’ils ressentent. Alors que dans la poésie, il ne s’agit pas de savoir, de croire ou de penser, mais de ressentir les choses.
Tout le monde peut apprendre à penser, à croire ou connaître, mais peu de gens arrivent vraiment à ressentir les choses. Pourquoi donc? Parce que chaque fois que vous savez, que vous pensez, ou que vous croyez, vous pouvez être qui bon vous semble. Mais dès que vous ressentez les choses, profondément, vous ne pouvez être personne d’autre que vous-même.
Rester soi-même, dans un monde qui tente sans cesse de vous changer, signifie mener la bataille la plus difficile de votre vie.
Donc ne cessez jamais de vous battre!
« Il faut du courage pour grandir et pour devenir la personne que nous sommes vraiment. »
Quand l’Académie des poètes américains lui a décerné le prix MacArthur, E.E.Cummings a dû faire face à des critiques parfois très dures des traditionalistes qui l’ont assiégé de rompre avec la tradition et d’être trop resté fidèle à lui-même et à son art.
Voici l’un de ses poèmes. Il parle de lui-même:
« J’ai toujours ton cœur avec moi
Je le garde dans mon cœur
Sans lui jamais je ne suis
Là ou je vais, tu vas…
Et tout ce que je fais par moi-même est ton fait…
Je ne crains pas le destin
Car tu es à jamais le mien
Je ne veux pas d’autre monde, car
Tu es mon monde, mon vrai…
Tu es tout ce que la lune a toujours voulu dire
Et tout ce que le soleil chantera
C’est le secret profond que nul ne connaît
C’est la racine de la racine
Le bourgeon du bourgeon
Et le ciel du ciel d’un arbre appelé vie
Qui croît plus haut que l’âme ne saurait l’espérer
Ou l’esprit le cacher…
C’est la merveille qui maintient les étoiles éparses.
Je garde ton cœur
Je l’ai dans mon cœur. »
Voici son conseil à tous les jeunes qui souhaitent devenir poètes: Faites quelque chose de facile, comme chambouler le monde – à moins que vous ne soyez pas prêt à le faire. Mais quoi qu’il en soit, soyez heureux, ressentez les choses, encore et encore. Poursuivez votre quête jusqu’au bout.
Cela vous semble peut-être absurde? Ça ne l’est pas.
C’est le choix de vie le plus merveilleux sur terre.
En tout cas, c’est ce que je ressens.
Jean-Charles