Le célibat n’est pas la solitude !
Je ne sais pas si ça arrive à tous les enfants, mais ça m’arrivait avant. J’adorais être seule à la maison, me sentir « responsable » de moi-même, faire la plupart des choses que je voulais faire sans répondre à personne.
Il était temps de manger le plus gros morceau de gâteau du frigo et de danser sur Cindy Lauper devant le miroir. J’en ai aussi profité pour mettre à jour mes agendas avec des coupures de presse de ma collection de magazines pendant que j’hydratais mes cheveux.
Il était temps de profiter de ma compagnie, de mieux prendre soin de moi, de laisser émerger une version plus libre et plus intransigeante de la petite personne que j’étais.
Bien sûr, ces moments étaient rares, c’est pourquoi ils étaient si fantastiques. Ils ne reflétaient pas une situation constante, c’est pourquoi ils étaient si agréables.
Mais ensuite on grandit, on apprend le goût d’avoir quelqu’un, et on oublie à quel point c’était bon de s’amuser sans avoir de partenaire. Nous aspirons tellement à des doigts qui s’entrelacent avec les nôtres que nous ne pouvons plus marcher seuls.
1. Être célibataire ne doit pas être un statut moins attrayant si nous pensons que c’est une question de choix, pas un manque de prétendants.
Le célibat est aussi fait de joie, de délicieuses découvertes que seuls ceux qui n’ont pas peur de leur propre compagnie peuvent vivre.
C’est super d’avoir une salle comble, des conversations à la tombée de la nuit, de la compagnie pour trinquer avec un verre de Bordeaux ou partager un café bien chaud. Il est très courant d’associer ces habitudes à ceux qui ont un partenaire (notre habitude de classer les gens par leur façade ) mais cela pourrait être tout le contraire.
Nombreuses sont les personnes engagées qui vivent une relation composée de deux solitudes. Être accompagné ne garantit pas d’être épanoui ou satisfait.
Le célibat ne peut pas être vu comme un état de transition, une période entre une relation et une autre, comme si le plus important était de trouver quelqu’un. Il est courant de penser ainsi, d’où l’association avec la solitude.
2. Le célibat n’est pas la solitude. Le célibat, c’est apprendre, quitte à maîtriser l’épreuve de la connaissance de soi.
Il est temps de regarder tous les films basés sur de vrais événements sur Netflix et d’imaginer votre propre vie d’une manière différente ; c’est avoir le temps de reprendre d’anciennes lectures ou de suivre des sites intéressants sur internet ; il est temps de savoir si cette belle chanson est disponible en téléchargement, si cette recette de tarte tatin est vraiment un succès, et s’il est encore temps de commencer un jardin.
3. Nous devons valoriser les moments que nous passons en notre propre compagnie.
La vie est aussi faite de silence et de recueillement, de pas sur la pointe des pieds pendant que tout le monde dort quand l’odeur du café infusé le matin se répand dans la maison, le lait concentré dégusté à même la boîte, le journal ouvert sans critère ni organisation, les voyages sans destination précise, des câlins autour de soi, des sourires devant le miroir, de belles chansons à la tombée de la nuit, des films émouvants par un après-midi froid et pluvieux.
Je ne suis plus la même fille qui a joui de sa liberté lorsqu’elle a quitté la maison de ses parents. J’ai eu quelques relations, j’ai été célibataire un nombre incalculable de fois et je me suis mariée il y a quelques années. Cependant, j’ai appris à prendre parfois du temps pour moi. Découvrir mon coin privé dans ce monde plein de stimuli et d’informations. J’ai besoin de temps avec moi-même. La fille qui a dansé devant le miroir m’invite encore pour des moments bien à nous.
4. Il est important de trouver des moments pour être « seul ».
Ce sont ces moments qui nous rendent plus exigeants et qui déterminent notre ouverture sur le monde. Au fil du temps, nous découvrons que nous ne renonçons à nous rencontrer que si cela en vaut vraiment la peine. Nous ne laissons entrer quelqu’un que si c’est pour ajouter quelque chose à notre vie. Comme je l’ai dit, être célibataire peut être une question de choix, pas un manque de prétendants.
5. Enfin, nous découvrons que la vie peut être vécue de manière agréable sans suivre le scénario standard.
Celui auquel tout le monde attend de nous que nous nous conformions. Croire que notre monde intérieur est beaucoup plus vaste que nous ne l’imaginons et ne rentrera jamais dans des étiquettes telles que «situation amoureuse heureuse ou malheureuse».