Sandra Véringa
C’est peut-être le grand méchant des relations. Le bagage émotionnel. Ce qui reste, les traumatismes, les maux, les souvenirs.
Tout cela génère de l’insécurité et de la peur du nouveau. La peur de se dévoiler, de croire, de s’engager et d’être déçu. Et tout cela parce que quelqu’un a eu une fois la malheureuse idée de dire qu’il est normal de faire une erreur une fois, mais que continuer avec l’erreur est indigne.
Absurde, je dirais. Il n’y a pas d’erreurs similaires, juste des situations qui coïncident. Personne n’a tort deux fois de manière identique car il n’y a pas deux situations identiques dans cette vie, et même si elles existaient, la personne à qui vous avez affaire n’est pas la même et, surtout dans ce cas, c’est que vous n’êtes plus le même.
Chaque erreur est une expérience d’apprentissage.
Chaque fois que vous croyez que ce sera différent, cela le sera vraiment. Peut-être qu’il n’y aura pas la fin que vous attendiez, mais il y aura une nouvelle fin qui vous transformera en une personne mieux préparée que vous ne l’êtes aujourd’hui. Et cela, en soi, en vaut la peine. Le bagage émotionnel vous emprisonne et vous rend injuste. Cela vous fait jeter les déceptions d’une relation passée sur le compte de quelqu’un qui n’y est pour rien. Et cela vous fait douter de votre chance.
Cela vous fait chasser une bonne personne de votre vie de peur d’être déçu par elle, ou de provoquer une déception.
C’est ce bagage qui donne lieu à des clichés tels que : « Tous les hommes sont mauvais » ou « Toutes les femmes sont égoïstes ». Tous les hommes ne sont pas mauvais. Peut-être que ce qui importe le plus, ce sont vos critères de choix, ou les endroits où vous avez cherché ces hommes. Y-avez-vous déjà pensé? Et toutes les femmes ne sont vénales , mais si faites tout pour attirer les autres en montrant plus ce que vous avez que ce que vous êtes, en vous comportant ainsi, vous attirerez certainement ces personnes.
Le passé ne doit pas fermer les portes de l’avenir.
Il vous indique simplement quelles nouvelles portes ouvrir. Pensez à vos déceptions passées. Regardez à quel point vous êtes devenu une meilleure personne grâce à elles. Ça ne valait pas le coup ? Alors, comment auriez-vous pu atteindre la maturité que vous avez maintenant ? Était-ce douloureux ? C’est sûr!
Mais personne ne vous a dit que ce serait facile. C’est aussi à cause de ce bagage émotionnel qu’émergent des formules toutes faites. Ne pas appeler le lendemain, essayer de ne pas montrer d’intérêt, être prudent avec les mots forts, prendre le temps de répondre…
Des formules qui ont fonctionné à des moments différents et avec des personnes totalement différentes de vous. Le monde serait meilleur si les gens essayaient d’être plus honnêtes et moins sur la défensive. Moins de formules toutes faites, et des âmes plus libres.
Vous êtes amoureux? Alors dites-le! Quelqu’un vous manque? Allez le voir! Vous voulez parler à quelqu’un ? Appelez-le !
Pas de peur, pas de fioritures, pas de fierté, pas de jeu. Et si vous recevez un tel traitement, ne soyez pas stupide et traitez cette personne avec l’attention et la vérité qu’elle mérite.
Le courage et la transparence sont des éléments rares de nos jours, et cela n’a pas de sens que vous vous plaigniez autant de ne pas pouvoir faire confiance aux gens, de ne pas savoir comment apprécier quand quelqu’un vous traite avec authenticité.
Les gens semblent perdre l’habitude de traiter avec authenticité, c’est pourquoi c’est si effrayant.
N’ayez pas peur d’être heureux. Un mois de joie vaut mieux qu’une année entière de solitude. Personne ne sait combien de temps cela va durer. Un mariage, une rencontre, une romance, une amitié, un amour, une vie. Tout est éphémère et incertain. Mais la peur de la fin ne doit jamais vous empêcher d’essayer.
Il est courant d’entendre quelqu’un dire : « J’ai mis fin à ma relation de trois ans. Ça n’a pas fonctionné! » Ça n’a pas fonctionné? Comment ça ? À l’époque des mariages qui durent des mois, vous me dites qu’une relation de trois ans n’a pas fonctionné ? Cela a très bien fonctionné, sinon cela n’aurait pas duré si longtemps. Était-ce sincère ? Était-ce intense ? En gardez-vous de bons souvenirs? Si oui, c’est que cela a fonctionné et que ça en valait la peine.
S’il y a eu de la douleur et de la déception pendant une histoire, c’est le prix à payer. Que d’autres amours viennent, d’autres amis, d’autres lieux et d’autres moments. Que la douleur de l’adieu ne soit pas plus grande que la joie d’un nouveau départ.
Que la peur de faire une erreur ne soit pas plus grande que le désir de bien faire les choses. La vie sera toujours cette grande roue et, si vous ne supportez pas les papillons dans le ventre au moment de la descente, vous ne sentirez pas le vent sur votre visage et la sensation unique de la montée. Et, allez-y, la vue de là-haut est incroyable.
Sandra Véringa
