Pourquoi je me plains moins maintenant et j’apprécie davantage les choses.
Je me plaignais, je cherchais les erreurs, j’étais grognon. Je me plaignais cent fois par jour pour des problèmes insignifiants, que ce soit la météo, la circulation ou mon mari.
Je me plaignais lorsque mon mari ne m’aidait pas dans la maison et je me plaignais aussi quand il m’aidait. Il m’a fallu un certain temps pour réaliser que ce n’était pas lui ou son manque de compétences en tâches ménagères qui me rendait malheureuse. J’étais malheureuse parce que je devenais une personne un peu trop ingrate.
J’ai de bons et de moins bons souvenirs de mon enfance. Quand j’étais enfant, mes parents me faisaient manger plein de légumes verts et limitaient la télévision et les loisirs. Ils voulaient que j’étudie et que je fasse mes devoirs, et je devais me coucher tous les soirs à 20h00. Mais tout ce que je voulais, c’était être libre, ne pas faire mes devoirs et la liberté de faire ce que je voulais.
J’avais une dizaine d’années lorsque je me suis montrée ingrate avec mes parents pour la première fois. Un jour, après l’école, au lieu de monter dans le bus scolaire pour me ramener à la maison, je suis montée dans celui qui m’emmenait chez mon copain d’école. Je croyais que ce serait la fin des horribles légumes et des devoirs ennuyeux. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.
Le père de mon copain est arrivé et a appelé mon père, qui est venu me chercher pour me ramener à la maison. Lorsque j’ai regardé nerveusement mon père sortir de la voiture, j’ai remarqué que l’inquiétude était gravée sur son visage. Il a doucement passé doucement ses mains protectrices autour de mes épaules et dit: «Viens, rentrons à la maison.» Nous sommes rentrés chez nous en silence et la culpabilité s’est progressivement installée en moi.
Quand nous sommes arrivés à la maison, j’ai regardé à travers les vitres de la voiture et j’ai repéré une silhouette maigre et fatiguée debout près du portail de la maison, ma mère. Je suis descendue de la voiture et j’ai fait un pas vers elle. Regardant ses yeux humides, j’ai crié : «Maman».
Elle m’a prise dans ses bras et m’a serrée, tout en pleurant. Alors que mes petites mains la tenaient, j’ai réalisé mon erreur.
Aujourd’hui, quand je repense à cet incident, je me rends compte maintenant que, enfant, je tenais pour acquis tout ce que mes parents faisaient pour moi.
Dans un monde où les filles sont parfois privées d’éducation, parfois mises à l’écart, où les orphelinats sont remplis d’enfants abandonnés par leurs parents, mes parents ont répondu à tous mes besoins et m’ont préparée pour l’avenir. Dans ce monde injuste, j’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont donné une chance de vivre bien, de grandir et de prospérer.
Mes parents ont en effet semé les premières graines de gratitude quand j’étais encore enfant. Mais ce n’est que lorsque j’ai suis devenue mère que j’ai vraiment compris l’importance de montrer de la gratitude.
Comme pour chaque femme qui devient maman pour la première fois, j’ai traversé des moments d’anxiété pour soigner et élever mon bébé. Avec ma fille hyperactive, les choses semblaient être une bataille sans fin, avec des murs gribouillés au crayon, des taches sur le tapis, des crèmes et des rouges à lèvres testés sur chaque meuble et des jouets éparpillés partout.
J’aspirais à la paix, j’avais envie de repos et j’avais envie d’une maison propre. Je me plaignais et je disais que le fait d’être mère était le travail le plus difficile au monde.
Jusqu’au jour où j’ai rendu visite à un ami dont le fils de six mois a été admis à l’hôpital, car on lui a diagnostiqué une maladie grave.
Ce petit bébé était allongé sur un lit immobile, attaché à un moniteur cardiaque. C’était dur de voir cette maman perdue en train de cajoler et de supplier son bébé si fragile de se réveiller, de faire quelque chose, n’importe quoi, alors qu’il ne faisait rien. Il était juste allongé là, immobile.
Alors que je me tenais là, regardant impuissante, une image de mon petit diable – ma fille – griffonnant sur les murs me traversa l’esprit.
De quoi me plaignais-je? Un enfant actif, un enfant en bonne santé?
N’est-ce pas pour ça que nous l’avions autant souhaité avec mon mari ?
Il y aurait sûrement beaucoup de femmes dans ce monde qui donneraient n’importe quoi pour mes nuits blanches et ma maison en désordre.
À partir de ce jour-là, chaque fois que ma fille ne dormait pas même à deux heures du matin, je ne me plaignais plus. En fait, j’étais reconnaissante de savoir que j’avais un cadeau si merveilleux.
C’est la nature humaine d’oublier nos bénédictions et de se concentrer sur nos problèmes, mais lorsque nous nous plaignons, notre esprit plonge dans la négativité, et comme un effet domino, tout le monde autour de nous en est affecté.
Le fondateur de Panasonic, Konosuke Matsushita, finissait souvent sa sélection de candidats en posant sa célèbre question finale. «Pensez-vous avoir eu de la chance dans votre vie?»
Le but de cette question, selon lui, était de comprendre si le candidat était reconnaissant envers les personnes qui l’ont aidé dans sa vie. Il croyait que cette attitude de gratitude chez les employés conduisait à un environnement de travail plus heureux, qui à son tour améliorait la productivité de l’entreprise.
La plupart d’entre nous ont tendance à associer le bonheur à des événements majeurs, comme une promotion ou gagner à la loterie.
Mais ces événements ne se produisent pas souvent. La gratitude est ce qui rend notre vie plus riche, plus belle et beaucoup plus heureuse lorsque nous commençons à profiter des petites choses de la vie.
Nous prenons souvent les gens dans notre vie pour acquis, ou nous nous laissons aller à nous plaindre et à nous lamenter. C’est vrai, mon mari peut parfois être paresseux, mes parents n’arrêtaient pas de me harceler, mes filles adolescentes ne m’écoutent jamais, et j’ai des amis fous, mais vous savez quoi? Ma vie serait vide sans eux.
La vie est une fête. Lorsque nous aimons tout ce que nous avons, nous avons tout ce dont nous avons besoin. Alors, faisons en sorte que ce voyage de la vie en vaille la peine et faisons ce grand saut du mécontentement à la gratitude.