Sandra Véringa
Je vais être honnête – mon père n’a pas été attentionné, mais c’était aussi une autre époque on l’on voyait les enfants plus comme des meubles que comme des êtres humains. Il était présent, bien sûr, mais sa façon de me montrer qu’il se souciait de moi était de me dire qu’il me nourrissait, me blanchissait et me donnait un toit.
Je n’ai jamais cessé de réfléchir à l’impact de ma relation avec mon père sur moi aujourd’hui.
Des chercheurs affirment que les mauvais pères, et pas seulement ceux qui ne sont pas du tout présents, ont un impact négatif sur les relations adultes avec leurs filles.
En 2019, une équipe de la Pennsylvania State University a recruté plus de 200 paires de sœurs pour mener à bien une étude.
L’équipe a analysé l’impact du comportement paternel et de l’absence paternelle sur le développement des filles.
Pour cette étude, chaque fille devait être née à au moins à 4 ans d’intervalle avec sa soeur et être des enfants d’un divorce où le père est parti quelque temps avant que la fille cadette n’ait 14 ans.
Cette configuration a permis aux chercheurs de comparer la façon dont chaque sœur abordait les relations entre adultes.
La seule variable était l’exposition au père.
Les chercheurs ont déterminé que les sœurs aînées exposées à des pères de mauvaise qualité (en particulier ceux qui étaient violents ou aux prises avec des maladies mentales ou des dépendances) avaient des attentes plus faibles pour leurs partenaires masculins.
Ces sœurs étaient plus susceptibles d’avoir plus de partenaires sexuels et des relations moins épanouissantes.
Les comparaisons des comportements de la mère n’ont montré aucune corrélation dans l’une des paires de sœurs ou entre les différents ensembles de sœurs, pas plus que le nombre d’années manquantes aux pères dans la vie des frères et sœurs plus jeunes.
Quand les thérapeutes posaient des questions sur mon père, je disais toujours : « Eh, il est assez gentil je suppose, et travailleur. Nous ne parlions jamais vraiment et il n’a jamais vraiment manifesté d’intérêt pour moi. Mais je m’en suis bien sortie. «
Cependant, cette recherche soulève quelques questions alors que j’analyse ma vie actuelle et mon passé.
Aurais-je été moins encline à accepter les abus verbaux et sexuels de la part d’hommes au collège et au lycée si j’avais vu mon père sous un jour différent ?
Peut-être que je serais moins disposée à donner plus de moi-même si je m’étais sentie plus aimée pendant mon enfance.
Aurais-je plus supporté les comportements de mon mari si j’avais vécu quelque chose de différent pendant que je grandissais ?
Je me souviens avoir vu mon père assister à des matches de football auxquels jouaient mes frères, mais les sièges étaient vides lors de mes spectacles de danse et mes pièces de théâtre.
Il s’asseyait dans le fauteuil après le travail chaque soir, buvant quelques bières et regardant la télévision pendant que je lui demandais s’il pouvait m’aider avec mes devoirs.
Mes frères ont appris à conduire avec papa alors qu’il refusait de monter dans un véhicule si je montais dans le siège du conducteur.
Mes amis partageaient fréquemment des histoires de rendez-vous amusants entre père et fille, mais je ne pouvais jamais contribuer à la conversation.
En tant que mère moi-même, je pense que cette recherche est d’une importance essentielle non seulement pour moi, mais aussi pour mes filles.
Toutes les femmes et parents ont besoin d’être conscients des conséquences d’une mauvaise éducation.
Plus nous nous comprenons nous-mêmes et sur ce qui influence nos comportements, mieux nous pouvons nous protéger et trouver le bonheur.
Alors que nous nous préparons à nouer des relations, à donner naissance à nos propres enfants ou à devenir des tantes aimantes, nous devons savoir comment les pères ont un impact important sur leurs filles mais aussi sur leur garçons .
Nous devons réagir pour pouvoir briser les cycles qui nous nuisent.
Évidemment, comme toute recherche psychologique, cette étude comporte des facteurs limitants.
Pour commencer, les chercheurs ont recueilli toutes les informations par le biais d’auto-déclarations.
En outre, il existe potentiellement des variables supplémentaires qui n’ont pas été prises en compte au cours de cette étude.
Cependant, cette étude est la première du genre.
C’est certainement un bon début pour comprendre à quel point le comportement d’un père a un impact direct sur les relations futures d’une fille.
Personnellement, je pense que cette information est utile , et j’espère l’utiliser pour continuer à travailler pour que je puisse m’améliorer.
