Aurélien Barrau, est un astrophysicien spécialisé dans la physique des astroparticules, des trous noirs et en cosmologie. Il travaille au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie du CNRS à Grenoble. Il est professeur à l’Université Joseph-Fourier.
Au 26e festival d’Astronomie de Fleurance , l’astrophysicien a présenté l’éventualité des Univers multiples, l’étrange « multivers ».
Devant un amphithéâtre plein, Aurélien a choisi un extrait d’Une Saison en enfer du poète maudit Arthur Rimbaud pour mener la comparaison : « Tenter de penser au-delà de l’Univers que nous percevons, c’est l’enfer… » Et c’est pourtant l’exercice régulier auquel s’adonnent les cosmologistes.
Depuis les premières décennies du 20esiècle, avec la relativité générale d’Einstein, l’Univers a acquis une histoire scientifique : c’est-à-dire descriptible avec les équations de la physique et donc quantifiable. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une théorie permet de penser notre monde dans sa globalité. Ce tournant montre le caractère révolutionnaire de la théorie d’Einstein…
Aurélien Barrau (au centre) entouré de l’astrophysicien Hubert Reeves et André Fuzfa, cosmologiste et professeur à l’université de Namur en Belgique.
Quelques paradoxes tenaces
Cependant, « notre cosmologie ne manque pas de paradoxes » souligne le chercheur. Parmi eux, il y a toujours l’hypothèse de la « matière noire » de l’Univers, cette masse invisible et jusque-là indétectable, pourtant indispensable aux astrophysiciens pour expliquer le mouvement même des étoiles dans les galaxies.
Autre paradoxe formulé il y a moins de vingt ans à peine : l’existence d’une « énergie noire » qui dilate l’espace de plus en plus vite et dont la nature est totalement énigmatique. « Aujourd’hui, nombreux sont les physiciens qui pensent que la réponse à ces paradoxes se trouve dans le monde subatomique, celui des particules », reconnaît-il. A l’image de la théorie des cordes qui considère que toutes les particules élémentaires sont des modes de vibration différents d’une corde minuscule.
Seulement elle doit supposer des dimensions supplémentaires à l’espace, en plus des trois dimensions (longueur, largeur, hauteur) qui nous sont familières. Ces dimensions microscopiques et repliées sur elles-mêmes à l’image d’un fil qui dépasse d’une étoffe apporte une troisième dimension à ce tissu bidimensionnel.
Mon double dans un autre univers
Moyennant cette hypothèse surprenante, la théorie des cordes prédit une très grande quantité d’univers probables. C’est même là un point que soulignent ses opposants : la théorie ne décrit pas l’Univers dans lequel nous vivons mais présente une foule de possibilités. Or, une des conséquences de ces développements théoriques est l’existence d’un chapelet d’univers, comme des bulles successives. Nous vivons donc dans l’une d’elles.
Cette éventualité suscite une foule de questions : la physique que nous connaissons est-elle valable aussi dans d’autres Univers ? « Non, pas forcément, répond le chercheur. A chaque changement de paradigme – de représentation du monde – on a fait voler en éclat les règles qui avaient cours avant. » Dans ces autres univers, les constantes fondamentales de la physique – la vitesse de la lumière, la masse des particules… – peuvent être différentes. « De ce fait, je suis maintenant au festival d’astronomie de Fleurance sur l’estrade devant vous qui êtes très nombreux, mais dans un autre univers mon double est face à une salle vide… Il est probable que nous ayons tous un double dans d’autres Univers », conclut Aurélien Barrau.
Source : www.sciencesetavenir.fr
Je suis assuré que nous avons notre jumeau quelque part sur terre, mais ou ! Exemple, le Cinema fini toujours par trouver le sosie de quelqu’un pour une scène. Alors, je dirais que mon moi existe un peu partout sur la planète.