Sandra Véringa
Il faut être conscient que parfois l’absence de certaines personnes va faire mal, mais bien moins que leur présence dans nos vies.
Peut-être que peu de gens dans cette vie sont capables d’apprendre à attendre. La plupart du temps, espoir et désespoir deviennent synonymes.
Attendre que le temps passe est extrêmement difficile, dans tous les domaines de notre vie. Et puis l’anxiété augmente et on finit par souffrir avec ce qui devrait être naturel.
Aujourd’hui, surtout, avec la rapidité avec laquelle la technologie fait les choses et ce dans divers aspects de la vie quotidienne, apprendre à attendre est une tâche laborieuse.
Nous n’avons plus à attendre que les photos soient développées, nous n’avons plus à attendre que le facteur reçoive des messages, les nouvelles sont diffusées en direct et en couleur, nous dégelons des aliments en quelques minutes, nous pouvons télécharger de la musique virtuellement, dès sa sortie.
Se précipiter fait partie de la vie de chacun, mais les tâches s’accumulent, quelle que soit la vitesse à laquelle nous courons.
Nous ne disposons pas de tout le temps dont nous avons besoin. L’être humain a déjà tendance à rechercher le plaisir instantané et, dans le contexte actuel, cela ne fait qu’augmenter.
Malheureusement, certains plaisirs prennent du temps et c’est l’une des leçons les plus difficiles à apprendre.
Il y a une expérience avec des enfants, dans laquelle deux bonbons sont placés devant eux : un plus petit et un beaucoup plus gros.
Pour choisir le plus gros, ils devaient attendre quelques minutes, et ils pouvaient manger le petit tout de suite. Ils ont tous mangé le plus petit, sans penser au plaisir à venir. Et nous avons tous grandi avec ce désir du présent, même si le plaisir futur est bien meilleur.
C’est pourquoi nous finissons aussi par garder dans nos vies des gens et parfois nous les gardons par peur de ne pas pouvoir vivre ou faire les choses sans eux, alors qu’ils ne nous apportent rien.
Au fond, nous savons que nous devons nous éloigner de ce qui ne nous apporte rien de bon, nous savons que le temps va nous calmer et nous apporter de la sérénité, mais nous ne voulons pas attendre le temps nécessaire de la souffrance, jusqu’à ce qu’elle s’arrête.
Tout finit par passer, mais cela prend du temps, et ça nous fait peur.
Il faut être conscient que l’absence de certaines personnes va faire mal, mais bien moins que leur présence dans nos vies.
C’est comme ça avec les gens, certaines situations, c’est comme ça avec les sentiments, avec les souvenirs, avec les lieux. Lâcher prise et s’éloigner de ce qui est mauvais semble simple, mais ce n’est pas le cas, simplement parce que nous nous accrochons à ce qui fait mal. Faire la distinction entre ce qui doit rester et ce qui doit partir de nos vies est essentiel, afin que nous puissions souffrir et ensuite nous libérer.
Il est difficile de souffrir toute sa vie par peur de la souffrance d’un nouveau départ. Il est difficile de comprendre que nous négligeons parfois les opportunités d’écrire une nouvelle histoire.
Ne soyez pas paralysé dans l’inconfort. Ne soyez pas cette personne.
Sandra Véringa
