Dans les relations, il arrive parfois que nous nous accrochions à quelque chose qui ne nous est plus bénéfique. Que ce soit dans une relation amoureuse, une amitié ou même un lien familial, il peut être extrêmement difficile de prendre la décision de lâcher prise. Cette réticence à mettre fin à des relations malheureuses est souvent influencée par différents biais psychologiques et des peurs qui affectent notre processus de prise de décision
Le fait d’être pris dans une relation malheureuse peut avoir de profondes répercussions sur notre bien-être mental, émotionnel et même physique. Cela peut entraîner un stress chronique, de l’anxiété, de la dépression et un sentiment général de mécontentement dans notre vie.
Les relations dépourvues de respect mutuel, de soutien émotionnel et de valeurs partagées peuvent épuiser notre énergie. De plus, rester dans une relation malheureuse peut nous empêcher de rechercher des relations plus saines et de vivre l’épanouissement et le bonheur que nous méritons.
Voici trois préjugés qui peuvent obscurcir votre jugement sur votre relation :
#1. Sophisme des coûts irrécupérables (alias biais d’engagement)
L’une des principales raisons pour lesquelles les personnes restent dans des relations malheureuses est le biais d’engagement. Ce biais se réfère à la tendance à continuer d’investir dans quelque chose qui échoue, même lorsque les coûts dépassent les avantages.
Dans les relations, ce biais se manifeste par une réticence à abandonner en raison du temps, des efforts et de l’énergie émotionnelle déjà investis. Nous pouvons nous accrocher à l’espoir que les choses vont s’améliorer, en rationalisant que notre investissement passé justifie notre souffrance actuelle.
Une étude publiée dans la revue Evolution and Human Behavior a révélé que les individus ont tendance à montrer un niveau d’engagement plus élevé envers leurs partenaires, même lorsque de meilleures alternatives se présentent. Même lorsque cela peut ne pas sembler logique, rationnel ou bénéfique de rester dans une relation, les personnes ressentent toujours un fort sentiment d’engagement envers un partenaire stable.
Pour surmonter le piège du biais d’engagement, voici ce que vous pouvez faire :
- La première étape essentielle consiste à évaluer objectivement les coûts et les avantages de la relation.
- Demandez-vous si la relation répond réellement à vos besoins et ajoute de la valeur à votre vie.
- N’hésitez pas à vous tourner vers un système de soutien de confiance pour obtenir un regard extérieur et des conseils.
- Prenez du recul et considérez ce que vous méritez réellement dans une relation, en tenant compte de votre bonheur et de votre bien-être.
- Soyez ouvert à explorer de nouvelles possibilités et à vous libérer des liens qui vous retiennent dans une relation malheureuse.
Rappelez-vous qu’il est important de prendre soin de vous et de prioriser votre bonheur et votre épanouissement émotionnel.
#2. Préférence pour le familier (alias, biais de statu quo)
Le biais de statu quo se réfère à une préférence pour maintenir l’état actuel des choses plutôt que d’initier un changement, même lorsque de meilleures options sont disponibles. La peur du changement peut être paralysante, ce qui peut nous amener à choisir de rester dans une relation malheureuse et à trouver du réconfort dans la familiarité et la stabilité qu’elle semble offrir.
Par exemple, une étude publiée dans Personality and Social Psychology Bulletin a demandé aux participants s’ils préféraient rester avec leur partenaire actuel, qui possédait un ensemble spécifique de traits (comme une grande fiabilité et une faible attractivité), ou s’ils opteraient pour un partenaire alternatif possédant des traits opposés.
Les résultats ont révélé que pour la plupart des personnes, un trait spécifique (comme l’attractivité) n’était important que dans la mesure où il était déjà présent chez leur partenaire actuel, démontrant ainsi une préférence globale pour leur partenaire actuel plutôt qu’un trait spécifique souhaité.
L’étude a identifié plusieurs facteurs qui ont contribué à cette préférence pour le statu quo :
- Certains participants craignaient de blesser les sentiments de leur partenaire actuel s’ils choisissaient quelqu’un d’autre.
- D’autres voulaient éviter toute incertitude ou confusion qui pourrait découler du démarrage d’une nouvelle relation.
- Ils préféraient la dynamique familière et prévisible qu’ils avaient avec leur partenaire actuel.
- Parfois, les gens percevaient leur partenaire de manière plus positive et considéraient les alternatives comme moins bonnes qu’elles ne l’étaient réellement.
- Cette perception biaisée les incitait davantage à rester avec leur partenaire actuel.
Pour surmonter le biais du statu quo, il est important de garder à l’esprit les points suivants :
- Remettez en question votre zone de confort et soyez ouvert à la possibilité de changement.
- Reconnaissez que rester dans une relation malheureuse ne fait que perpétuer le statu quo et vous empêche d’explorer de nouvelles opportunités de bonheur.
- Cultivez l’auto-compassion et rappelez-vous que vous méritez d’être dans une relation qui nourrit votre bien-être.
- Entourez-vous d’influences positives et demandez le soutien d’un thérapeute ou d’un conseiller pour vous aider à naviguer dans la transition, si besoin.
#3. Regret-aversion (Alias biais d’omission-commission)
Le biais d’omission-commission se réfère à notre tendance à considérer les préjudices causés par une action (commission) comme plus graves que les préjudices causés par une inaction (omission).
Dans le contexte des relations, ce biais peut rendre difficile la décision de quitter une relation malheureuse en raison de la peur de commettre une erreur et des préoccupations concernant les conséquences potentielles telles que blesser les sentiments du partenaire, faire face au jugement des autres ou faire face à la solitude.
Les résultats d’une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology suggèrent que l’expérience du regret dépend du contexte et des résultats précédents. Lorsque les choses vont bien, les individus peuvent regretter d’avoir pris des risques inutiles ou de perturber une situation positive en agissant. En revanche, lorsque les résultats précédents étaient négatifs, les gens peuvent regretter de ne pas avoir agi et de manquer potentiellement d’améliorations ou d’éviter de futures conséquences négatives.
Pour surmonter le biais d’omission-commission, prenez en compte les éléments suivants :
- Reconsidérez votre perspective sur le « regret ». Vous pouvez considérer le regret comme une occasion d’apprendre des actions que vous avez entreprises, qui font naturellement partie de la vie et peuvent être des catalyseurs de croissance personnelle.
- Reconnaissez qu’agir et donner la priorité à votre bien-être est une étape courageuse et nécessaire vers la croissance personnelle et le bonheur.