Le paradis et l’enfer d’après un ancien Samouraï
Un matin de très bonne heure, un jeune moine nommé Jamyang était assis en pleine méditation lorsqu’il repéra quelque chose à l’horizon au loin – Une figure solitaire marchant vers le monastère.
Le moinillon plissa les yeux pour voir la silhouette grandissante. Plus que le personnage se rapprochait, plus il semblait être une sorte de guerrier, un samouraï éventuellement – il avait deux longues épées suspendues et une armure qui se tenait raide dans le vent.
Fait intéressant; C’était un très long chemin à parcourir pour lui
Le jeune moine regardait attentivement le personnage mystérieux se rapprocher. Ce qu’il percevait, c’était un ronin, un samouraï sans maître.
C’était un homme à la stature imposante, brutal et au visage renfrogné par froncement des traits, qui était partiellement visible de loin. Le jeune moine attendit tranquillement.
Au bout d’un certain temps, le guerrier finit par arriver, en agitant la poussière il s’arrêta juste à quelques pas du moine, avec les mains posées sur ses armes. « Moine », siffla-t-il, « Je suis venu apprendre ce que vous savez au sujet du paradis et de l’enfer. Dites moi tout. »
Jamyang ne répondit pas. Il attendit que le ronin parle à nouveau et dit: « Je ne vous dirai rien. Vous êtes un samouraï sans maître. Vous venez sans être invité, sans vous présenter, et exigez des connaissances que vous n’avez même pas gagnées.
Le visage du ronin se remplit de colère. Et il ouvrit la bouche pour parler.
« De plus », dit Jamyang, « Vous avez l’odeur rance d’un millier de bovins. Une personne aussi putride que vous ne mérite aucune connaissance, et encore moins la connaissance du sacré. »
À ce stade, le visage du guerrier se mis à grimacer de douleur et il éleva la voix en tirant sur le fourreau de ses épées tout en les soulevant au-dessus de sa tête, et se préparant à donner le coup de grace au jeune moine.
« – Ici s’ouvrent les portes de l’enfer. », murmura Jamyang.
Le Samouraï s’immobilisa, les épées tremblotant dans l’air désertique. Là, il comprit tout de suite, et la couleur sur son visage changea brusquement.
Il ne pourrait y avoir une explication plus claire. Ce sage moine avait risqué sa vie pour lui montrer, par ses propres émotions, exactement ce qu’était l’enfer. Submergé de gratitude, il tomba à genoux, avec des larmes aux yeux.
Jamyang dit doucement, « Ici s’ouvrent les portes du paradis. »
~ Extrait d’un conte traditionnel zen
Un ronin est un samouraï sans maître. Pourquoi renégat ? Un samouraï ayant un maître décédé était un ronin si son maître n’était pas remplacé.
Renégat est excessif. Sans maîtrise ???? Je vous invite à regarder les 47 ronins : https://fr.wikipedia.org/wiki/47_r%C5%8Dnin
après la pluie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Apr%C3%A8s_la_pluie_(film,_1999)
Merci Michel pour ces précisions.
Les rōnin sont d’anciens samouraïs exclus de la société japonaise féodale, pour plusieurs raisons : la mort de leur seigneur, leurs propres fautes ou leur défaite au combat. Ils devenaient donc une sorte de « paria »