Oui, il existerait une formule du bonheur !
Bonheur = 35% de génétique + 15% de circonstances + 50% de libre arbitre.
Non, vous n’avez pas appris cette formule à l’école, mais elle est plus recherchée que n’importe quelle loi de Newton. Selon l’Américain Martin Seligman, il s’agit de l’équation pour être heureux.
La méthode est décrite dans son livre Authentic Happiness Bonheur authentique), dans lequel le psychologue tente de proposer une formule. Pour commencer, Seligman soutient que le premier facteur se trouve dans notre ADN. Cela signifie que chacun de nous hérite d’un certain niveau de bonheur, c’est-à-dire que nous ne serons ni plus ni moins heureux que ce que la charge génétique laissée par nos parents le « permet ».
Alors que la première variable de l’équation est liée aux déterminations génétiques, la suivante est liée à l’héritage culturel et environnemental.
Par exemple, qui n’a jamais entendu des Français dire qu’ils sont allés à Londres et qu’ils ont été déprimés par une ville aussi grise ?
Le climat, le niveau économique, la vie sociale et même la religion forment ce qu’on appelle les « circonstances externes » . C’est-à-dire tout ce qui ne dépend pas de vous ou ne fait pas partie de vous, mais qui affecte directement votre façon de voir et de ressentir le monde.
Donc est-ce que cela veut dire que le bonheur est comme une chance et acquis ?
Non, car le reste de l’équation considère la motivation de l’individu et tout ce qu’il peut faire pour atteindre sa propre satisfaction. Pour cela, Seligman, propose une série d’exercices : la pensée positive, l’élimination des rancunes et même l’éloge de soi.
Le Rapport mondial des Nations unies sur le bonheur, le haut niveau de bonheur se trouverait dans les pays nordiques. L’étude, menée entre 2019 et 2021, a permis de faire un classement de 146 pays classés selon leur niveau de bonheur. Parmi les critères: l’espérance de vie, l’évaluation des libertés et la perception de la générosité et de la solidarité nationale. La France occupe la 20e place du classement.
En tête du classement se trouvent la Finlande, le Danemark, l’Islande, la Suisse, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suède et la Norvège.
Ce qui attire également l’attention, c’est le fait que la situation matérielle, influence beaucoup notre état d’esprit.
Serait-ce une indication que l’argent apporte vraiment le bonheur ?
Pour un de mes amis qui vit depuis quatre ans dans la ville animée d’Amsterdam, le matériel n’est pas le seul responsable. « Vivre dans un pays riche est plus important que d’être riche », défend-il.
Il dit que les Pays-Bas offrent aux citoyens toutes les infrastructures dont ils ont besoin pour vivre : une bonne santé publique, législation du travail, faible taux de corruption. À partir de là, il devient plus facile d’obtenir un bon emploi, d’avoir une famille et de faire des choses qui vous procurent du plaisir. C’est plus difficile d’être heureux si votre vie est incertaine ou menacée.
Pour atteindre le bonheur
La thérapeute se sent mal à l’aise avec la formule dite du bonheur. Non pas parce qu’elle n’est pas d’accord avec l’influence que la génétique, l’environnement et la motivation ont sur le moral des gens. Le problème serait d’essayer de figer quelque chose qui est totalement volatil.
« Le bonheur est un processus y compris de temps. Il ne peut pas être formulé, car il n’est ni permanent ni un concept ». Réfléchissez : une femme d’aujourd’hui ne veut pas réaliser la même chose qu’une femme dans les années 1960, et ce sera probablement différent dans quelques décennies.
Alors pourquoi y a-t-il tant d’experts, de livres et d’études promettant le bonheur ?
Cette offre n’est qu’une conséquence de l’époque dans laquelle nous vivons : Le bonheur se discute comme s’il s’agissait de l’achat d’un produit. Au début de la vie en société nous étions incertains, puis nous avons créé une formule et essayons de vendre le secret du bonheur, quelque chose qui nous appartient naturellement.
Le chemin, c’est vous
Le bonheur est peut-être complexe, mais il existe, et pas seulement dans les moments de petits plaisirs, comme manger du chocolat ou recevoir un baiser de quelqu’un que vous aimez. Je crois que l’épanouissement se produit précisément lorsque la joie devient le chemin, et non le but. Pour cela, il faut composer avec le contraire : la frustration.
Il n’est pas possible de se débarrasser de la souffrance, mais il est possible de la gérer et de marcher avec.
Autrement dit, arriver en fin d’année sans avoir atteint l’objectif qu’on s’était fixé ne doit pas être un motif de découragement. Comprenez simplement pourquoi vous n’avez pas pu le faire, acceptez la frustration et recommencez !