Jean-Charles Réno
Le cours de la vie est une boucle, la vie est comme ça : elle se réchauffe et se refroidit, se resserre puis se desserre, se calme puis s’agite. Ce qu’elle exige de nous, c’est du courage.
Voyages, déceptions, maladies, chômage, trahison, mort, la vie c’est aussi toutes ces choses-là. Il y a des moments merveilleux qui marquent la vie de chacun d’entre nous. Et il y a ces périodes où nous voulons juste disparaître. Incertitude, instabilité, imprévisibilité, chaos, beauté, amour, plaisir, tous réunis et mélangés dans le train dans lequel nous embarquons dès notre naissance.
Peut-être souffrons-nous parce que nous sommes trop optimistes et rêveurs, parce que les êtres humains ont beaucoup de plans et de projets, de désirs et d’affections, mais tout ne se réalise pas.
Nous sommes frustrés tout le temps, avec des moments, avec des gens, avec ce qui va à contre-courant de nos pensées et nous dérange.
Nous faisons face au rejet, on nous considère comme une mauvaise personne, celle qui doit rester à l’écart.
Nous nous réveillons, la plupart des matins, dans le but d’avancer et d’être heureux.
Mais nous dépendons de l’extérieur et de ceux qui marchent avec nous, pour que le bonheur réside complètement en nous. Et puis le patron se réveille amer et s’en prend à nous. Et puis le fils abandonne l’université et y retourne. Et puis un frère tombe malade, le chien devient aveugle, un ami est parti pour toujours.
Nous prévoyons que les choses durent, que les amitiés soient fidèles, que les amours soient réciproques, que notre travail fonctionne. Nous attendons de bonnes nouvelles, une promotion au travail, une reconnaissance de quelqu’un. Et il se passe tout le contraire, nous recevons les récoltes amères de notre passé immature. Et tout semble à nouveau s’effondrer, et rien d’autre ne semble avoir de sens.
Ensuite, nous nous accrochons à quelque chose qui nous sauve de cette obscurité douloureuse : nous écoutons une musique, lisons un livre, jouons un morceau de Bach oublié, écrivons, mangeons du chocolat, nous allongeons et dormons. Ensuite, il faut se débrouiller avec ce qui nous reste dans le cœur, avec ce qui tourne autour de l’essence de notre âme, tenir la main de ceux qui nous aiment, nous ouvrir à ceux qui nous écoutent, prier dans la ferveur de nos croyances.
Il est impossible de décrire à quel point l’espoir nous aide dans ces moments-là.
Et puis nous nous levons et nous marchons et nous nous retrouvons avec tout ce qu’il y a de plus beau dans nos vies, avec tout ce que nous essayons d’éviter quand la vie fait mal. La fierté des parents, le câlin d’un ami, le regard de quelqu’un qui nous aime, un souvenir qui nous fait sourire, une parole qui réconforte, une pensée qui illumine. Il y a tellement de bien aussi, tellement de personnes spéciales, tellement de souvenirs magiques. Ah qu’elle est belle la vie !
Parfois, nous pensons que cela ne peut pas être pire, mais si c’est possible. Vous pensez que quelque chose ne va pas arriver, mais c’est le cas. Nous nous retrouvons sans certitude, sans espoir, dans le noir le plus total.
Nous nous fâchons et pleurons beaucoup, mais nous n’abandonnons pas. Nous sommes beaucoup plus forts que nous le pensons. Nous survivons et sourions à nouveau, parce que nous sommes courageux. La vie exige que nous soyons comme ça, comme des forteresses. Et nous le sommes.
Et nous continuons. Et tout recommence. Nous vivons !
Jean-Charle R.
