« C’est comme ça qu’on apprend le mieux, quand on fait quelque chose avec tellement de plaisir qu’on ne voit pas le temps passer. »
Voici un merveilleux écrit des grandes lettres de conseils paternels de l’histoire de nul autre qu’Albert Einstein (14 mars 1879-18 avril 1955) – brillant physicien, partisan de la paix, débatteur de la science et de la spiritualité , champion de la gentillesse – qui n’était pas un étranger pour dispenser l’ autonomisation épistolaire aux jeunes esprits .
En 1915, âgé de trente-six ans, Einstein vivait dans un Berlin déchiré par la guerre, tandis que son ex-épouse, Mileva, et leurs deux fils, Hans Albert Einstein et Eduard « Tete » Einstein, vivaient dans une Vienne relativement sûre.
Le 4 novembre de cette année-là, après avoir terminé le chef-d’œuvre de deux pages qui le catapultera dans la célébrité internationale et la gloire historique, sa théorie de la relativité générale, Einstein envoya à Hans Albert, 11 ans, la lettre suivante, trouvée dans Posterity: Letters of Great Americans to Their Children] [By: Lawson, Dorie McCullough] – le même genre d’anthologie merveilleuse qui nous a donné certains des plus grands conseils maternels de l’histoire, la sagesse de Benjamin Rush sur les voyages et la vie , et les conseils de Sherwood Anderson sur la vie créative.
Einstein, qui tire une fierté palpable de ses réalisations intellectuelles, parle des rythmes d’absorption créative comme carburant du moteur interne de l’apprentissage :
Mon cher Albert,
Hier, j’ai reçu ta chère lettre et j’en ai été très heureux. J’avais déjà peur que tu ne m’écrives plus du tout. Tu m’as dit que quand j’étais à Zurich, cela te gênait que j’y soit. Par conséquent, je pense qu’il est préférable que nous nous réunissions dans un endroit différent, où personne ne gênera notre bien-être.
En tous cas, j’insiste sur le fait que nous devrions passer un mois entier ensemble chaque année, pour que tu comprennes que tu as un père qui t’apprécie et qui t’aime. Tu pourras apprendre beaucoup de choses bien et belles grâce à moi, des choses que d’autres (personnes) auront plus de mal à t’offrir.
Ce que j’ai accompli à travers mon long et laborieux travail ne devrait pas uniquement servir à des étrangers mais devrait servir en particulier à mes petits garçons. J’ai terminé ces jours-ci l’une des plus belles œuvres de ma vie, je t’en parlerai, quand tu seras plus grand.
Je suis très heureux que tu trouves de la joie en jouant du piano. Cette occupation et la menuiserie sont, de mon point de vue, les meilleurs passe-temps possibles à ton âge, ils sont bien plus importants que l’école. Car ce sont des choses qui conviennent très bien à un jeune garçon comme toi. Joue surtout des choses qui te plaisent, même si ton professeur ne te les propose pas.
C’est comme ça qu’on apprend le mieux, quand on fait quelque chose avec tellement de plaisir qu’on ne voit pas le temps passer. Je suis parfois tellement absorbé dans mon travail que j’en oublie le repas de midi…
Embarrasse bien Tete
Papa.
Salutations à maman.