Voici un conte folklorique indien qui enseigne la conscience interculturelle en illustrant comment différentes perspectives mènent à des points de vue différents. Cette parabole indienne a été adaptée par de nombreuses religions et publiée dans diverses histoires pour adultes et enfants.
Il s’agit d’un groupe d’hommes aveugles qui tentent d’expliquer ce qu’est un éléphant, chacun parlant d’une partie différente, et ils sont en désaccord sur leurs découvertes. Leur sagesse collective mène à la vérité.
Il y avait autrefois six hommes aveugles qui vivaient aux abords d’un petit village de Bénarés.
Un jour, ils entendirent les villageois et les enfants qui disaient : « Hé ! il y a un éléphant dans le village aujourd’hui.»
Les aveugles n’avaient aucune idée de ce que pouvait être un éléphant.
Ils en discutèrent entre eux et décidèrent :
« Même si nous ne sommes pas en mesure de le voir, nous pouvons y aller et nous avons de toute façon nos autres sens aussi bien pour l’observer que pour le découvrir. »
Tous allèrent donc là où était l’éléphant et chacun d’eux s’en approcha pour le sentir et le toucher.
Perdant pied, le premier alla buter contre son robuste et large flanc. Il s’exclama aussitôt : « L’éléphant est un mur immense, tiède et un peu rugueux. »
Tout en palpant une de ses défenses le second s’écria : « Je sens quelque chose de rond, de lisse, qui est long et pointu… Il ne fait aucun doute que cet éléphant extraordinaire ressemble beaucoup à une lance ! »
Le troisième s’avança vers l’éléphant et, saisissant par hasard la trompe qui se tortillait, cria sans hésitation : « Oh, je vois que l’éléphant est certainement une espèce de gros serpent ! »
Le quatrième, de sa main hésitante, se mit à palper le genou et la jambe. « De toute évidence, cet animal fabuleux ressemble à un arbre, j’en touche ici le tronc ! »
Le cinquième qui se tenait bien droit, les bras tendus et en l’air, lui toucha l’oreille et dit : « Même le plus aveugle des hommes peut dire à quoi ressemble un éléphant ; nul ne pourra me prouver le contraire, ce magnifique éléphant est un grand éventail ! »
Oh non ! dit le sixième qui commençait tout juste à vouloir tâter l’animal, la queue qui se balançait calmement lui tomba dans la main. « Je vois que l’éléphant n’est finalement rien d’autre qu’une corde ! »
Ils commencèrent alors à se disputer sur ce qu’était l’éléphant et chacun d’eux pensait avoir raison.
La discussion s’envenimait lorsque le roi de Bénarès qui était un homme très sage passa par là.
Il s’arrêta et leur demanda: « Pourquoi tout ce tumulte, quelle est donc le problème ? »
Ils lui répondirent : « Nous n’arrivons pas à nous entendre sur ce qu’est un éléphant ». Et chacun d’eux expliqua alors ce qu’il pensait qu’était l’éléphant.
Le sage roi de Bénarès leur expliqua alors calmement :
« Vous avez tous raison. La vision de chacun est différente des autres parce que vous avez tous touché une partie différente de l’éléphant. Ainsi l’éléphant possède toutes les caractéristiques que vous avez décrites. »
Oh ! dirent les six aveugles. Et il n’y eu plus de dispute ni de combat, car ils se sentaient heureux d’avoir tous eu raison.
Quelle est la morale de cette histoire?
C’est qu’il y a peut-être une certaine vérité dans ce qu’une personne dit ou pense.
Parfois, nous pouvons voir cette vérité et parfois pas, car tout le monde peut avoir un regard différent sur une même chose.
Il peut donc arriver que nous ne soyons pas toujours tous du même avis.
Tout le monde peut avoir partiellement raison tout en étant dans l’erreur. Mais si vous connaissez et considérez le tout, vous vous éloignez de l’erreur.
Donc, au lieu d’argumenter ou de vous disputer comme les aveugles, vous devriez dire :
« Oui je comprends, vous avez peut-être vos raisons. »
De cette façon, vous n’avez pas besoin d’argumenter ou d’être en désaccord pour savoir qui a raison ou non.
La vérité peut être vécue de manières différentes. C’est comme ça que l’on devient plus tolérant envers le point de vue des autres personnes, cela permet de vivre plus en harmonie avec les pensées différentes des autres et d’enrichir notre perception et nos connaissances.